Je t’imagine bien en retour de cette lettre, Fernand, m’interpeller : Et VOUS ? Et bien nous écrivions. Ou plutôt : j’écrivais pour nous. J’essayais d’orchestrer chacune des musiques des membres de cette équipe de non spécialistes de la psychiatrie, l’orchestrer dans un rapport collectif, dans l’idée d’un chef-d’œuvre à faire. D’une peinture à créer. D’un NOUS à tracer. Cette écriture m’aidait, elle nous aidait à VOIR, à garder le cap et à accueillir ces artistes atypiques sans trop me/nous projeter, car de projet ils n’en avaient guère, c’était justement pour cela qu’ils venaient nous rendre visite, souvent contraints et forcés, ils venaient pour être compris dans ce non-projeté.
L’étai Deligny – une pensée de la fabrique (qui me suit partout)