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[POEZIBAO] Entretien avec Joël Kérouanton, à propos du « Dico du spectateur », 14 septembre 2016

Autour de l’expérience collective de spectateur à l’Archipel – pôle culturel Fouesnant – les Glénan, 2015-2016


1 – Joël Kerouanton, pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre projet « Le dico du spectateur » ? J’écris depuis une quinzaine d’années, ou plutôt : « je joue du clavier [d’ordinateur] ivre comme d’un instrument à percussion jusqu’à ce que les doigts saignent un peu » pour reprendre un titre de Charles Bukowski. « Le dico du spectateur » vient d’un constat tout simple : on a beaucoup écrit sur les arts du spectacle, on a peu écrit les savoirs sensibles de ceux qui les regardent. Aussi, je pose la question : « Quel effet ça fait d’être un spectateur ? ». Une des réponses consiste à dire : « A priori on n’en sait rien. Pas plus que de savoir quel effet ça fait d’être une chauve-souris ». Concrètement je collecte ces « chants de spectateurs », les mets en écriture, les répertorie, en fais des définitions littéraires partageables sur un site internet, en publication papier ou lors d’ouvertures publiques.


2 – Pourquoi l’Archipel à Fouesnant ? Je baigne dans le champ littéraire et artistique depuis longtemps maintenant, particulièrement en Île-de-France, Pays de Loire, Occitanie, Haut de France et Belgique. Natif de Landerneau, ayant vécu une bonne partie de ma vie en Bretagne, j’aspirais à mener un travail littéraire et artistique dans cette région – ce qui ne m’est jamais arrivé ! Cherchant des lieux aux croisés du champ littéraire et des arts du spectacle, j’avais entendu parler de l’Archipel. La rencontre avec Rachaël Marrec, à l’occasion d’un colloque autour de l’avenir de la littérature, a permis de commencer à réfléchir à un projet à dimension participative.

3 – Quelles actions avez-vous menées ? Des lectures publiques du « dico du spectateur », à l’occasion des « Résonances » d’entrée et de fin saison, pour entendre la vivacité de la création littéraire quand son objet est le spectateur ; des ateliers du spectateur au collège Saint-Joseph, pour accompagner le jeune public dans une démarche d’analyse critique des spectacles ; des ateliers de formation de « scribes », ayant pour missions d’aider les spectateurs à énoncer des impressions d’après-spectacle ; des soirées Parlotte & Pensées, menées à l’aide des scribes répartis dans le hall de l’Archipel, pour collecter des paroles de spectateurs. L’enjeu était d’en faire miel littéraire, et de les restituer : une quinzaine de « définitions du spectateur fouesnantais » furent produites, imprimées, encadrées et maintenant exposées à l’Archipel. 

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