Joël Kérouanton
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Le 20 mars, aura lieu une rencontre un peu particulière autour du roman « Myth(e) », à l’université Paris 8. Présentation.

Une discussion contagieuse (et ses parenthèses dansées ou parlées) avec Joël Kérouanton. Autour du roman dansé Myth(e)
Interlocutrice : Mélanie Mesager
Précédée d’une introduction sur les filiations littéraires du roman Myth(e) (Arno Bertina)
Organisation : Mélanie Mesager et Aurélia Fradin, Association Anacrouse des étudiants en danse, Joël Kérouanton.
Lieu, horaire : Bibliothèque universitaire, de 17h00 à 20h00.
 

 
Myth(e), roman dansé est un ouvrage tout à fait étonnant. Ecrit pendant plus de dix ans à l’écoute de la création Myth de Sidi Larbi Cherkaoui, il raconte les efforts de l’auteur-narrateur pour énoncer la danse, efforts voués à un semi-échec qui se concrétise en diverses formes : fragments d’histoires, tessons de vie, théories, haïkus, dialogues imaginaires… le tout retraçant l’aventure autofictionnelle d’un regard porté sur l’ensemble d’un processus de création et diffusion chorégraphique.
Cette rencontre avec Joël Kérouanton sera l’occasion de discuter avec l’auteur de son livre, de ce qui s’y trouve et de ce qui ne s’y trouve pas. 

 
Introduction : Les filiations littéraires de Myth(e), roman dansé.
La présentation du livre Myth(e) par une doctorante en danse, Mélanie Mesager, lors d’une journée organisée par l’association des étudiants en danse, Anacrouse, semble aller de soi, puisque le roman « traite » d’une chorégraphie de Sidi Larbi Cherkaoui. Et pourtant, c’est cette évidence que nous voudrions d’emblée remettre en question en introduisant la rencontre par une entrée littéraire qui en interrogera les filiations romanesques et poétiques. Nous partons en effet du postulat selon lequel une œuvre littéraire ne se définit pas tant par sa valeur référentielle (ici la pièce de Cherkaoui) que par des partis pris d’écriture. Ceux de Myth(e) méritent d’être commentés en regard du paysage littéraire contemporain.
Cette introduction ne nous éloignera de la question de la danse que pour mieux y revenir : elle ouvrira une perspective selon laquelle la danse n’est pas uniquement présente dans ce roman en raison de la pièce de Cherkaoui qui en constitue le thème, mais également, et, aurions-nous envie d’ajouter, surtout, dans les énergies d’écriture qui l’ont traversé et le traversent encore à chaque lecture. 
À la suite de l’introduction, nous proposons une discussion contagieuse – entrecoupée de parenthèses dansées ou parlées – à l’intérieur de laquelle s’inscrivent des thèmes abordés dans un ordre aléatoire (a, b et c).

 
Une discussion contagieuse
Suite à l’introduction, commencera un échange informel entre Mélanie Mesager et l’auteur, qui se sont rencontrés lors d’une journée dans les locaux du Centre National de la Danse (CND) en 2016, animée par Martin Givors, consacrée au manuscrit de Myth(e) qui alors n’était qu’à paraître [1]. Puis les participants seront conviés à prendre part à l’échange, à se laisser contaminer par la discussion dont nous laissons le fil le plus ouvert et souple possible.

 
Parenthèses dansées

La discussion sera entrecoupée de petites pauses : des parenthèses dansées par des étudiants de l’Université, d’après la méthode « Ernesto Processus » initiée et proposée par Mélanie Mesager. Ces petites performances seront des échos corporels à des lectures du roman Myth(e). Elles ne seront pas pensées comme des illustrations mais comme d’autres façons de « répondre » au roman Myth(e) : par une gestuelle qui, quittant le méta-discours, se fera résonance, dialogue, continuation de lecture, confrontation subjective. Elles s’inscriront également à part entière dans le processus chorégraphique « Ernesto » qui existe depuis plusieurs années, et qui travaille sur la temporalité d’une performance dansée déployée par petites manifestations éparses et chaque fois différentes, toujours en train de naître (ou de n’être).

Les étudiants intéressés prépareront ces interventions lors d’un workshop animé par Mélanie Mesager qui précédera immédiatement la discussion.


 
Thèmes 
a) Un roman dansé
Ecrire la danse, est-ce possible ? Qu’est-ce que cela veut dire ? 
Où est la danse dans myth(e) ? Pourquoi le roman est-il « dansé » ? Quelles sont les dynamiques d’écritures que l’on peut qualifier de dansantes ?
L’écriture de la danse doit-elle s’accompagner d’images ?
Cela va-t-il de soi d’accompagner d’images le discours sur la danse? Qu’apportent exactement les images, et pourquoi sont-elles (souvent) considérées comme pourvues d’une « objectivité » supérieure à celle du texte? 
L’auteur est-il un narrateur ?
 
b) Pourquoi (pas) le handicap ?
Joël Kérouanton est éducateur et auteur de Sidi Larbi Cherkaoui, rencontres (L’œil d’or, Paris, 2004), qui est le fruit d’un dialogue continu entre l’auteur et le chorégraphe autour de la pièce « Ook » composée avec une troupe de danseurs en situation de handicap. « Ecriture-promenade » entre le metteur en scène et ses interprètes, Rencontre est un ouvrage important quant au regard porté sur la danse et le handicap. Quelle place cette thématique a-t-elle eue dans l’élaboration de Myth(e) et comment expliquer son absence explicite du roman final ? Comment la question s’est-elle déplacée et pourquoi ?
c) Les « ratés » de l’écriture
Quelle place la dynamique de la biffure occupe-t-elle dans le roman Myth(e) ? De quelle impossibilité nous parlent les « semi échecs » de son entreprise ? 

Public 
Afin d’assurer la richesse des débats, nous voulons ouvrir cette discussion à des personnes de divers champs de réflexion et de création, notamment autour de deux axes : 
 
Danse et / ou littérature :
Les étudiants du département danse de Paris 8, et en particulier ceux qui ont suivi le séminaire de Julie Perrin sur la parole des artistes et les livres d’artistes.
Laurent Pichaud (chorégraphe et enseignant à Paris 8) et les étudiants qui suivront son séminaire « performer la recherche ».
Les enseignantes du département danse.
Les étudiants et enseignants en master de création littéraire.
Les étudiants et enseignants en littérature intéressés par le sujet.
 
NOTA BENE : La journée est ouverte au public en dehors de l’université ! 

[1] Présentation de cette journée sur le manuscrit à paraître : ici