[Summerlab 2016] Dix façons de regarder les alentours du Dix
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Installé depuis 2012 à l’école d’architecture, le summerlab (Nantes) se déroule cette année au Dix. L’occasion de fêter les dix ans de cette Maison de quartier installé sur la butte Saint-Anne. Immersion dans un atelier « Carto de bifurcations », un mardi matin.
Le summerlab, intention
Rigueur et imagination
Rigueur et imagination (suite)
Déambulation
Les « summerlabeur » peuvent proposent des expériences
Un délire d’ateliers pointues, très pointues même
Un délire d’ateliers pointues, très pointues même
Un délire d’ateliers pointues, très pointues même
Assemblée plénière : les summerlaber présente oralement leur recherche
Assemblée plénière : les summerlaber présente oralement leur recherche
Assemblée plénière : les summerlaber présente oralement leur recherche
Assemblée plénière : les summerlaber présente oralement leur recherche
Assemblée plénière : les summerlaber présente oralement leur recherche
Assemblée plénière : les summerlaber présente oralement leur recherche
Ça écrit et ça rétroprojette (sur un pad)
Ça y va
Ça y va
Ça y va
Ça réunionne
Ça déambule
Partir en excursion libre et intuitive, pour prendre des notes subjectives de paysage (écrit, dessin, etc…). Capter ce qui nous intéresse personnellement. Ce qu’on regarde automatiquement. Avec nos cinq sens (je vois, j’entends, je sens, je goûte, je pense). Au fil de la semaine, se dessinera, peut-être, une forme éditoriale pour documenter cette collecte.
1 –
Nous sommes six. Peu se connaissent. Au sortir du Dix, nous voilà face au Café de la butte. S’y arrête-t-on pour prendre un petit café ? Sans se concerter, nous passons notre chemin. Risque de s’enliser dans un huis clos bavard. La cartographie subjective, elle, nous invite à la déambulation, à la flânerie, à la marche, peut-être au silence. Et puis : rien ne vaut la fête des muscles.
2 –
Jules Verne, qui s’est muséifié en bas de la place des Garennes, buvait-il du café ? Celui apporté par voie de Loire sur bateau ? Hypothèse : le Grand bouleversement de sa littérature, c’est par le café qu’il l’aurait trouvé.
3 –
« À Nantes, la facture sera salée », lit-on sur une affiche du Point presse de la Butte. La facture des manifs’ contre l’aéroport à NDDL + la loi travail et son monde ? La facture liée à l’annulation, par crainte de violence urbaine, de l’université d’été du Parti Socialiste ? Le coût d’un summerlab-qui-bouleverse-toute-les-Grandes-conventions ? Dans tous les cas, nous avons « un été pour nous réinventer » (Première de couverture d’un magazine, affichéeau Point presse de la Butte).
4 –
Rue des Acadiens : immense peinture du Grand dérangement en 1780. Les expatriés de l’Acadie, passent par Nantes, avant de réembarquer pour la Louisiane. Quand le voyage forcé fait peinture... Fait causer, aussi. Voilà nos cartographes têtes baissés sur leurs smartphones, pour une séquence Wikipédia. En dix minutes on saura tout sur les Acadiens. La fête des muscles ? Surtout celui du cerveau : nous sommes encore à deux pas du Dix.
5 –
« Moi je suis plutôt un photographe de Haiku. Trois notes photographiques et j’ai grandement dit ce que j’avais à dire », me souffle mon voisin de marche. J’étais face Loireet j’ai pensé : « Mon voisin photographe pratique l’art du dépeçage. Avec lui, c’est au regardeur de compléter le tableau ».
6 –
— C’est quoi, ça ?
— Cette statue ?
— Oui.
— La vierge, peut-être. Avec ses Grandes mains elle protège les marins de passage.
7-
Un homme court. Il court dos à la Loire. Il court à remonte marche. Il court en montant les marches d’un Grand escalier. Une à une. À toute berzingue. Pas le genre à s’arrêter au Café de la butte. Sa dope, à lui, c’est la course à pied. C’est un Gros dopé, en fait. Ça se voit à son attirail, un homme-machine qui calcule ses pas avec podomètre. Son casque audio comme serre-tête, pour mieux entendre son cœur battre. Mon voisin de marche a cherché aussi une Appli-Podomètre, pour, je cite, « machiner nos cartographies subjectives (…) par exemple les mettre en graphique ». Il a cherché l’Appli mais il lui manquait du débit internet (le combledans un Summerlab). Il continuera à pied. Sans la machine.
8 –
Un groupe d’enfants chantent « C’est à bâbord, qu’on gueuuuuule, qu’on gueuuuule ; C’est à bâbord, qu’on gueuuuuule les plus fort ». Un second groupe d’enfants répond : « C’est à tribord, qu’on gueuuuuule, qu’on gueuuuuule ; C’est à tribord qu’on gueuuuuule les plus fort ». Ça sent les vacances scolaires à plein nez. Mon voisin de marche marche à tribord. Mais il ne gueule pas, lui : il cherche. Et trouve. En tirant des fils. Par le hasard et le faire : « Suis pas trop du genre à discuter, plutôt à m’y mettre. À faire ensemble. À discuter en faisant ». Et si le Grand chambardement, c’était les adultes qui lemenait ? Ce serait eux les plus subversifs ? À entendre les discours réacs de mon fils (15 ans), peut-être n’est-ce pas faux. Mon voisin de marche, toujours : « Toutes les idées éprouvées au Summerlab font leur chemin. On les retrouve toujours quelque part. Elles voyagent, prennent forme. Pas toujours comme envisagée. Il y a parfois de vraies belles surprises ».
9 –
Encore mon voisin de marche. Il évoque les aventures de sa fille tout en photographiant le CANISITE, « l’espace sanitaire canin » donnant sur la Loire, un espace vert dédié aux chiens-chiens. Eux aussi ont droit à leur verdure (seulement pour déjecter). Mon voisin de marche continue, sa fille vient d’avoir son Bac, ce matin même. Il était présent aux résultats. Retour abyssal trente ans en arrière. La société change, la société mute, la société se summerlab. Le Bac, lui, reste immuable : « Le Bac, ça reste un rituel. Ce qu’aiment le plus les jeunes, c’est de voir leur nom (ou pas !) sur une liste papier. Est ringard celui qui va voir ses résultats sur le web. C’est le Grand monde à l’envers ».
10 –
— Ah tiens une Grande merde de chien !
— Euh, non, c’est un mégot de Gros cigare. Avec sa bague.
— Et si on glissait une bague autour des Grandes merdes de chien dénichées dans les rues du quartier ? On ferait croire la présence de Grands bouts de cigare partout. Une belle référence à la Grande gentrification du quartier, non ?
NOTA BENE. La vérité des alentours du Dix est inaccessible à jamais. S’en approcher est vain, sauf à multiplier les transmissions d’expérience de marcheurs. Le même quartier vu sous différents pas.
Lorsque le lecteur, que l’on peut imaginer absent lors de ces déambulations, aura lu ces dix façons de regarder les alentours du Dix, il aura peut-être sa onzième image personnelle de ce quartier, laquelle, je voudrais le croire, est la bonne.
PROPOSITION À L’ATELIER « CARTO DE BIFURCATIONS » : Chercher une forme pour lire les dix fragments, dans l’ordre proposé ET dans un ordre aléatoire. Ces fragments peuvent être reliés (ou pas) aux autres cartographies subjectives.
POUR LA DOCUMENTATION, quelques notes manuscrites produites lors de la déambulation autour du Dix :
Joël Kérouanton est écrivain et assure la direction artistique de Ecrire Dans La ville, une compagnie littéraire avec ses ateliers, ses temps forts et ses échappées dédiés à l’émergence des écritures de création : https://ecriredanslaville.net/
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